Techniques de Communication
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Techniques de communication
Comment communiquer et accompagner des personnes qui ne voient pas et n’entendent pas ?
Entrer en relation, exprimer ses besoins, avoir des informations sur ce qui se passe ou va se passer est quasi impossible pour les personnes sourdaveugles sans aide humaine.
C’est pourquoi, à la FRSA, nous avons développé une expertise en techniques de communication pour accompagner au mieux les personnes sourdaveugles dans leur développement, notamment le développement de leur langage.
A la FRSA, nous les aidons à développer leur communication via l’apprentissage et l’utilisation de la langue des signes tactile.
La langue des signes est parfaite pour une personne sourdaveugle car elle peut s’utiliser tactilement dans les mains d’une personne ayant un handicap de surdicécité.
En effet, la langue des signes est constituée de gestes exécutés avec les mains, les bras et le corps dans l’espace, selon des intentions expressives physiques. Elle a des caractéristiques linguistiques structurelles proches des langues parlées avec une grammaire et une syntaxe. Elle est un peu comme des idéogrammes dessinés dans l’espace.
Ainsi, les personnes sourdaveugles ont la possibilité de participer à des ateliers de développement personnel, dont des ateliers de développement du langage et de leur communication
Par ailleurs, les personnes sourdaveugles congénitales peuvent également rejoindre, chaque vendredi matin, un atelier de recherche clinique sur le développement de la communication.
La langue des signes à travers les âges
La langue des signes utilisée naturellement par les personnes sourdes est idéale car elle peut s’utiliser de manière tactile dans les mains de l’enfant, du jeune adulte ou de l’adulte sourdaveugles.
Nous savons que le bébé va construire sa compréhension du monde ainsi que ses affects à travers le langage et sa relation à « l’autre».
Dès le début, le bébé s’exprime par ses mimiques, ses pleurs, ses rires, ses postures et son comportement. Les retours de son entourage vont lui donner des indications : rire, hochement de la tête, sourire, mouvement du corps, souffle, paroles, bruits de type paraverbal comme le ton de la voix, l’intonation, la vitesse de parole, le langage corporel et les expressions faciales ou le contact visuel.
Naturellement, il va tenter de s’accorder, d’imiter et de produire des gestes. Au début, il va utiliser ses mains pour sentir, goûter ou manger et explorer seul. Par la suite, au fil de son évolution, il va pointer avec sa main ou avec ses doigts de manière plus précise, pour porter ou montrer son attention sur quelque chose à lui-même ou à quelqu’un.
Il utilise ses signes à lui. Son entourage tente de décoder ses gestes souvent accompagnés de bruits de toutes sortes, rires, cris et pleurs, en particulier lorsque son intention s’intensifie et qu’il ne reçoit pas de retour adapté à ce qu’il semble attendre.
L’enfant pose les prémices de sa manière de communiquer dans sa relation aux autres. Il sera capable d’utiliser le langage verbal beaucoup plus tard.
Qu’en est-il lorsque l’enfant naît aveugle ou malvoyant avec une surdité ?
Son monde est perceptible par les odeurs, le goût et le toucher. Ne voyant pas ou mal avec une ouïe déficiente, il ne peut pas imiter, reproduire et apprendre.
L’atteinte auditive et visuelle gêne l’acquisition du langage et rend difficile ses apprentissages.
Les expériences que le bébé fait naturellement seront donc réduites. Il aura besoin de stimulus, dans une approche dialogique, plus ou moins codés par son partenaire de communication, qu’il recevra et qui devront le satisfaire en termes de réponses.
Des gestes tactiles signifiants vont alors pouvoir lentement se mettre en place à travers des actions et des explorations partagées, en sécurité, dans la joie et adaptées au contexte.
Par un accompagnement spécialisé, il va pouvoir se développer physiquement et intellectuellement tout en accroissant ses compétences sociales.
Par des réponses cohérentes à ce qu’il exprime, il pourra se calmer et s’apaiser lors de frustrations et de colères.
A l’âge adulte
Lorsqu’une personne sourde devient sourdaveugle, la langue qu’elle connaît sera utilisée avec elle de manière tactile.
En effet, à la suite d’un syndrome de Usher, maladie qui associe une surdité neurosensorielle de naissance et une rétinite pigmentaire, la personne sourde va vivre une perte de la vision qui progressera selon la sévérité de sa surdité et de l’âge d’apparition de celle-ci.
La rétinite pigmentaire, généralement diagnostiquée après la surdité, se manifeste d’abord par une difficulté à voir lorsqu’il fait sombre. Ensuite, le champ visuel se restreint dans une vision tubulaire qui peut aboutir à une cécité totale.
Avec la diminution de la perception visuelle qui se réduit progressivement – en tube ou comme à travers un trou de serrure – la personne ne perçoit plus la langue des signes dans son champ visuel.
L’interlocuteur va alors réduire les signes dans un format repérable pour la personnes sourdaveugle ou signer dans ses mains, en particulier lorsqu’il fait sombre ou nuit. Une aide humaine adaptée au mode de communication de la personne et au degré de sa déficience visuelle devient alors nécessaire pour que celle-ci puisse participer au monde qui l’environne.